Faux aliments et cracking

faux aliments et cracking

Cela faisait un moment que je voulais écrire un article sur les faux aliments et le cracking. Il a fallu que je tombe sur un reportage d’envoyé spécial intitulé « Alerte aux faux aliments ? » pour que je décide à m’y mettre et à vous expliquer les dessous et supercheries des industriels.

Car s’il convient de ne s’alimenter qu’à partir d’aliments bruts et naturels, la réalité est tout autre pour beaucoup de monde. La plupart des personnes continuent d’acheter des produits transformés en grande surface. Pire, certaines pensent même faire les bons choix en sélectionnant des produits qu’elles estiment sains et équilibrés sans vraiment regarder ce qu’il y a à l’intérieur.

Face aux stratagèmes des industriels, il est vrai qu’il est parfois difficile de s’y retrouver car ils rivalisent d’ingéniosité pour tromper le consommateur. Entre packagings et slogans promettant santé et équilibre nutritionnel, la réalité est en fait tout autre ! D’ailleurs, la deuxième règle que je préconise après choisir une liste d’ingrédients la plus courte possible, est d’écarter tout produit dont les noms des ingrédients sont incompréhensibles (ex: amidon transformé de manioc, ester de colophane, acide inosinique etc).

Grâce à cet article, vous en saurez plus et parviendrez à mieux faire vos courses pour gagner en santé et vitalité.

Qu’est-ce que le cracking ?

Le cracking (fragmentation) est une méthode industrielle qui, à l’aide de broyeuses et centrifugeuses, consiste à décomposer un aliment en plusieurs ingrédients. Ces ingrédients, généralement sous forme de poudres, seront ensuite revendus aux industries agro-alimentaires pour être utilisés dans la préparation de produits transformés.

Par exemple, le pois jaune sec peut être décomposé en 3 ingrédients :
  1. En protéines. La poudre de protéines sera par exemple utilisée dans la fabrication de fausses viandes qui ressemblent à des poulets (mais sans viande !), pour des laits végétaux ou une crème fouettée sans lait.
  2. En fibres. Ces fibres seront rajoutées dans des aliments transformés pour en augmenter la quantité en plus de nombreux autres additifs.
  3. En amidon. Cet amidon se retrouvera dans bon nombre de produits industriels comme par exemple dans une choucroute en barquette pour lui donner plus d’épaisseur ou dans une pizza pour lui donner plus de texture. Si l’on prend l’exemple de l’amidon de maïs, celui-ci servira à rendre des chips plus croustillantes ou à prolonger la durée de conservation des produits.

cracking du pois jaune

Presque n’importe quel aliment peut être fragmenté :

  • Le lait peut être décomposé en 7 ingrédients : protéine, caséine, lactosérum, hydrolysat, peptide, caséinate, lactosérum.
  • L’oeuf en 4 ingrédients : lécithine, blanc d’oeuf, lysozyme, ovalbumine.
  • La pomme de terre en 4 ingrédients : amidon, maltodextrine, amidon transformé, sirop de glucose.
  • Le riz en 4 ingrédients : amidon modifié, sirop de riz, sirop de glucose, amidon.
  • Le maïs en 6 ingrédients : maltodextrine, amidon modifié, sirop de glucose, polyol, sirop de glucose-fructose, amidon.
  • Le blé en 13 ingrédients etc.

Quel est le problème de ces poudres d’aliments issues du cracking ?

Vous vous demandez quel est le problème puisque ce sont après tout des aliments naturels qui ont été décomposés pour être réutilisés.

En effet, si l’on prend l’exemple de la maltodextrine, je la recommande pour la préparation de boisson sportive maison à l’effort. La poudre de maltodextrines qui est un mélange de sucres obtenus par hydrolyse partielle de l’amidon de blé ou de maïs est très intéressante pour la performance. En effet, c’est le sucre qui permet l’entrée de l’eau dans les tissus, préservant ainsi l’équilibre cellulaire.

boisson sportive

Ces poudres ne sont donc pas mauvaises en soi et peuvent même être bénéfiques dans le cadre de préparations spéciales et occasionnelles comme une boisson sportive.

En revanche, ce qui est mauvais, c’est leur utilisation quasi systématique et importantes dans les aliments transformés ainsi que leur caractère « décomposé », c’est à dire, non nutritif et faisant augmenter la glycémie sanguine.

Le Dr Athnony Fardet, travaillant à l’INRA, dénonce d’ailleurs depuis des années les dangers du cracking et appelle ces poudres des « bombes sanitaires ». C’est simple. Au plus un aliment est décomposé (donc prédécoupé) au plus vite il passera dans le tube digestif sans rassasier et agira surtout comme du sucre favorisant des pics de glycémie (= fatigue, faim, prise de poids et risque de diabète). A l’inverse, un aliment entier et brut (la « matrice alimentaire ») devra être mastiqué puis naturellement découpé pendant le processus de digestion (cela demande de l’énergie et tant mieux) afin de fournir le « carburant » naturel et optimal pour l’organisme.

Tout le monde connaît la farine de blé blanche utilisée en boulangerie et en pâtisserie. C’est une première décomposition du blé. Je déconseille depuis des années d’utiliser de la farine blanche car elle est dépourvue de ses éléments les plus nutritifs comme le son et le germe de blé. Avec un index glycémique de 85 et une charge glycémique de 49, ce type de farine est tout simplement comparable à une consommation de sucre une fois ingérée par l’organisme. C’est pourquoi je vous déconseille fortement de consommer des baguettes, du pain de mie, des gâteaux à base de farine blanche ou tout type de produit en contenant si vous voulez gardez la ligne et rester en bonne santé.

Mais ce n’est pas fini ! Cette même farine blanche peut être décomposée en gluten (et oui le fameux) et en amidon. Lisez les étiquettes et vous serez surpris de trouver du gluten dans beaucoup de produits comme dans le pain industriel ou dans des plats préparés pour améliorer la consistance des sauces. Tiens donc… les intolérances se font de plus en plus entendre et ce n’est pas un hasard.

Allons plus loin. La décomposition va engendrer l’un de pires poisons que l’on retrouve dans des tas de produits préparés : le sirop de glucose et de fructose ! Hyper concentrés en sucre, les produits qui en contiennent (sodas, bonbons, plats salés préparés etc.) font inéluctablement augmenter la consommation de sucres rapides chez les consommateurs sans qu’ils ne s’en rendent compte. Le sucre est un véritable poison qui rend non seulement le cerveau dépendant (plus qu’à la cocaïne !) mais qui favorise en plus le surpoids et le diabète ainsi que d’autres maladies chroniques. J’avais d’ailleurs rédigé un article sur le sirop de maïs élevé en fructose il y a quelques années que vous pouvez retrouver dans mon article “2 aliments qui font grossir“.

Une histoire de goût perdu… pour empoisonner un peu plus le consommateur

Continuons dans la débâcle… Le cracking fait perdre aux matières premières leur goût et consistance d’origine. Quoi de mieux et de plus facile que d’ajouter des arômes et des additifs !

Tel un laboratoire de sorcier, des usines inventent des arômes à base d’éléments naturels ou chimiques afin de créer de nouvelles saveurs à ajouter dans les aliments. Vous voulez une note fumée dans du jambon ou des chips ? Pas de problème, on ajoute un arôme extrait du bois appelé « fumée liquide ». Vous voulez un arôme de poulet sans viande de poulet ? Là aussi, ils ont la solution avec un mélange de molécules savamment découvertes, étudiées et recrées en laboratoire.

Puis il y a les additifs… parfois naturels mais souvent chimiques, ils servent à donner de la couleur, du goût et de la consistance aux aliments. Le problèmes des additifs, dont les plus connus sont les E… est qu’ils ne sont pas tous bons pour la santé, bien au contraire.

Christophe Brusset, auteur du best seller intitulé « Vous êtes fou d’avaler ça » explique merveilleusement bien les multiples dérives et que l’on retrouve dans les produits industriels. Je vous invite fortement à lire ma chronique sur son livre ici, c’est un must selon moi !

Au final…

Lorsque l’on achète un produit transformé, on se retrouve avec un produit raffiné qui ne nourrit pas, qui est trop sucré et/ou salé, qui contient des mauvaises graisses, des additifs et des arômes artificiels. Franchement, cela ne donne pas envie ! De plus, les conséquences néfastes sur la santé sont sans appel : prise de poids, diabète, hypertension, cancers et autres maladies plus ou moins graves… Il est donc complètement contre-naturel de consommer tout cela et il convient de se rappeler que l’Homme a évolué avec la nature et des aliments bruts qui sont tout simplement délicieux et riches en nutriments. Il convient de revenir aux origines et de respecter notre organisme, nos fondamentaux.

nourriture originelle

 

Pour aller plus loin et apprendre à mieux manger, je vous invite à découvrir mon programme nutrition ici.


Sources :

« Alerte aux faux aliments ? » Envoyé spécial, 13 septembre 2018 (France2)

« Consumption of ultra-processed foods and cancer risk: results from NutriNet-Santé prospective cohort. » NCBI – 2018 Feb 14.

« Which Foods May Be Addictive? The Roles of Processing, Fat Content, and Glycemic Load » Erica M. Schulte,  Nicole M. Avena,  and Ashley N. Gearhardt . NCBI 2015

5 réflexions au sujet de « Faux aliments et cracking »

  1. Hello, je suis tombée sur ton article (très intéressant !!), je ne connaissais pas du tout le terme de “cracking”. C’est dingue ! Je ferai attention à l’avenir. Merci de m’avoir appris ça. Belle journée 🙂

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